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Formation à destination des animateurs/accompagnateurs

Formation Luz’Co

Dans le cadre du projet Luz’co, une formation à destination des animateurs des groupes pilotes a été montée et proposée le 12 décembre 2017.
Dix groupes Luz’co, portant tous des projets collectifs liés au développement des légumineuses fourragères étaient représentés.
Retrouvez ici le pré-programme et le programme de formation.
Pour plus d’information, contacter Fabien Valorge (FRcuma Ouest)

Une formation sur-mesure
Pour y répondre, les ateliers participatifs ont été privilégiés, permettant à chaque animateur de travailler sur les motivations et les besoins des agriculteurs qu’il accompagne, sur la conduite du changement par l’expérimentation et la production de connaissance en groupe, et enfin sur l’évaluation des bénéfices générés par le collectif et les changements techniques réalisés.
Les échanges entre pairs et le partage d’expérience au centre de la formation
Chaque groupe a également élaboré et mis en discussion auprès des autres participants, son programme d’action pour l’année à venir après avoir travaillé sur la stratégie nécessaire pour accompagner de tels projets (compétences à mobiliser, postures à adopter et suivi des formations sur la durée).
Une séquence sur le développement des interactions entre éleveurs et céréaliers a également été organisée.


Autres formations

Formation Gerdal/Réseau Civam Mobiliser et accompagner des collectifs de projets agricoles et ruraux
Formation Civam Apprivoiser les freins au changement pour accompagner les agriculteurs
Formation Civam Méthodes-outils pour accompagner des groupes d’agriculteurs vers des systèmes de production plus agro-écologiques
Formation Cuma Accompagner un projet collectif de transition agroécologique

Témoignages

Outils

Outil d’aide à la décision – Arvalis

Démarrer DispoLuz

Outils d’animation

Co-conception

  • Mission ECOPHYT'EAU: un outil pour co-concevoir des systèmes de cultures économes en intrants

  • Dynamix: co-concevoir des scénarios d'échanges gagnants-gagnants sur un territoire

Evaluation

  • Proposition d’une séquence d’évaluation d’un projet agroécologique collectif

Autres ressources

Le projet COLLAGRO (2015-2018, porté par la FNCUMA, soutenu par le Réseau Rural, dans le cadre des projets MCDR avec l’appui du CasDar) vise à favoriser l’autonomie des collectifs d’acteurs du territoire et des groupes d’agriculteurs, engagés dans une réflexion sur la transition agro-écologique.
Ce projet a mis en lumière quelques ressources en appui à l’accompagnement des groupes en transition agroécologique, à retrouver ici
Plus d’information sur le projet ici


Témoignages

Postures et compétences

Les différentes postures

  • Expert
  • Animateur
  • Consultant
  • Médiateur
  • Chercheur
  • Chercheur
  • Démarche auprès de l’organisme Étude. Mesure de la conformité à des règles, à des modèles ou à des normes
    Savoir des intervenants Sait avant et mieux que le client.
    Temporalité de l’action courte
    Légitimité de l’intervenant Le niveau d’expertise, les références dans le domaine visé, le niveau de maîtrise du savoir spécialisé nécessaire à l’intervention, la notoriété.
    Mots clés du type d’intervention Procédures, normes, modèles, la « Bible », l’extériorité, l’écart type
    Rapport à la demande Obéit à une demande.
    Interlocuteur Commanditaire.
    Reconnaissance Travail visible et codifié
  • Démarche auprès de l’organisme Accompagnement quotidien de la structure et mise en œuvre technique de son projet politique. Mise en relation de la structure avec des consultants, experts, personnes, ressources…
    Savoir des intervenants Sait pour accompagner la mise en oeuvre de la stratégie de sa structure.
    Temporalité de l’action longue
    Légitimité de l’intervenant La capacité de mobilisation, la capacité à formaliser un projet politique et le traduire en terme technique, l’intériorité et la bonne distance.
    Mots clés du type d’intervention Projet, accompagnement, intériorité.
    Rapport à la demande Fait émerger la demande pour créer une commande, faire aboutir un projet.
    Interlocuteur Groupe puis groupe et consultants, experts, personnes ressources…
    Reconnaissance Le « bon animateur » est difficile à caractériser. Frustration : un travail qui peut être permanent, les résultats sont affectés au groupe et aux intervenants extérieurs, les échecs à l’animateur !
  • Démarche auprès de l’organisme Diagnostic et accompagnement ponctuel d’un processus de transformation.
    Savoir des intervenants Maîtrise la méthode pour aider son client et le système-client à produire son propre savoir.
    Temporalité de l’action Limitée dans le temps
    Légitimité de l’intervenant Le nombre d’expériences réussies dans la consultance, les capacités d’accompagnement et d’invention, l’extériorité et la bonne proximité.
    Mots clés du type d’intervention Processus, accompagnement, extériorité.
    Rapport à la demande Résiste à la demande pour la transformer en commande négociée.
    Interlocuteur Commanditaire puis système-client.
    Reconnaissance La reconnaissance est fondée sur la multiplication des interventions qui deviennent autant de références. Frustration : parenthèse dans la vie de la structure. les résultats sont affectés au groupe, les échecs au consultant.
  • Démarche auprès de l’organisme Accompagnement de la reconstruction des dialogues et des liens sociaux dans une organisation
    Savoir des intervenants Maîtrise la méthode pour aider le système et l’écosystème à construire ses propres solutions de sortie de crise.
    Temporalité de l’action Limité dans le temps
    Légitimité de l’intervenant La formation, la supervision, l’appartenance à un réseau de pairs, l’articulation à d’autres dispositifs et aux institutions. L’extériorité et le bonne distance.
    Mots clés du type d’intervention Processus, accompagnement, écoute, règles.
    Rapport à la demande Résiste à l’enrôlement, conditionne son intervention à l’adhésion de tous à une médiation puis au respect des règles
    Interlocuteur Les personnes en médiation et l’écosystème.
    Reconnaissance Travail invisible et peu codifié. Reconnaissance par l’écosystème
  • Démarche auprès de l’organisme Enquête, recherche
    Savoir des intervenants Observe et découvre le sens caché, le plus souvent sans la volonté délibérée des acteurs du système.
    Temporalité de l’action Hors le temps de la structure
    Légitimité de l’intervenant Les connaissances théoriques, les publications et le niveau de reconnaissance par la communauté scientifique.
    Mots clés du type d’intervention Problématisation, conceptualisation.
    Rapport à la demande Hors demande et hors commande de la structure.
    Interlocuteur Les pairs.
    Reconnaissance Les publications
  • Démarche auprès de l’organisme Étude. Mesure de la conformité à des règles, à des modèles ou à des normes
    Savoir des intervenants Sait avant et mieux que le client.
    Temporalité de l’action courte
    Légitimité de l’intervenant Le niveau d’expertise, les références dans le domaine visé, le niveau de maîtrise du savoir spécialisé nécessaire à l’intervention, la notoriété.
    Mots clés du type d’intervention Procédures, normes, modèles, la « Bible », l’extériorité, l’écart type
    Rapport à la demande Obéit à une demande.
    Interlocuteur Commanditaire.
    Reconnaissance Travail visible et codifié
Sources : d’après Loïc Bremaud (PAST Université Rennes 2)


Quelle posture à quel moment ?

Pour accompagner ce type de démarches, l’accompagnateur doit alterner entre plusieurs postures selon le moment de l’intervention, la situation du groupe ou les moyens mis en œuvre.
Il est donc important pour lui de se demander quelles sont les différentes étapes de son accompagnement, à qui il peut déléguer certaines d’entre elles, quelle posture il doit adopter et à quel moment…
Dans le cadre du projet Luz’co, les animateurs des groupes pilotes ont pu tester l’exercice en s’appuyant sur la grille suivante :

Facile à mettre en œuvre, ce temps de réflexion permet d’avoir une vision globale de la démarche d’accompagnement et de l’articulation entre les différentes interventions de l’animateur.

Les compétences

Au-delà de ses compétences techniques (en agronomie ou en machinisme par exemple), l’animateur doit mobiliser, en partie, des compétences en sciences humaines. Il doit en effet faire appel à des qualités en termes d’organisation et de gestion, de sociologie et parfois même de psychologie. Il doit pouvoir aider les agriculteurs à s’exprimer, être à l’écoute et pouvoir ensuite analyser et traduire les éléments recueillis.

Des compétences en communication et des qualités de synthèse sont également importantes. De plus, l’animateur doit pouvoir traiter des informations internes et externes au réseau : il sait où les trouver, faire le lien avec le groupe qu’il accompagne, les remobiliser et les traduire pour les diffuser aux agriculteurs

Pour alterner entre ces différentes postures, l’animateur doit savoir faire preuve d’adaptation. L’animateur peut également chercher des compétences extérieures.

Témoignages

Temps long et gestion de projet

La gestion du temps long

Objectif : Accompagner un groupe sur la durée

Les trajectoires de transition sont longues, parfois sinueuses et paradoxales, difficilement programmables (en individuel, a fortiori en collectif). Elles sont confrontées aux logiques de projet des financements (inscription dans un temps défini, au service d’objectifs précisés en amont) qui peuvent par ailleurs rendre difficile l’animation de la dynamique collective au-delà des temps de projet.

Pistes pour l’animation : :

  • Accompagner la projection stratégique de long terme au service d’avancées régulières,
  • Structurer l’accompagnement à la transition agroécologique en collectif dans le temps long.

Outil fil rouge


Objectifs
  • Enregistrer les actions d’accompagnement sur l’année écoulée
  • Planifier / anticiper les actions d’accompagnement pour l’année à venir
  • Présenter / discuter la séquence suivante avec le référent et le groupe
  • Faire le point sur son propre travail et l’évaluer
Utilisation de l’outil

Varier les types de séquences (pilotage, évaluation, suivi d’expérimentation, formation, etc.) et les formats de travail (groupe entier, sous-groupes, individuel, avec ou sans intervenant)

Intérêts
  • Sert de prétexte pour discuter, avec le groupe, des prochaines thématiques à aborder
  • Permet d’anticiper les prochaines thématiques à travailler avec le groupe
  • Outil visuel qui permet de varier le type de journées et de répartir les rencontres sur l’année
Limite / point de vigilance
Pas toujours facile de se projeter (et de projeter le groupe) 6 mois voire un an à l’avance : il y a toujours des aléas qui nécessitent des ajustements.

Outil fil rouge disponible ici
exemple d’outil fil rouge complété ici

Cahier de suivi

Objectifs
Favoriser le suivi des connaissances, des informations entre chaque session de travail (formation, série d’atelier…)
Prendre des notes
Se situer / situer le projet dans la triple performance
Description de l’outil
Cet outil est à construire et à adapter selon le programme de formation, d’ateliers. Il se compose de différentes pages :

  • programme de formation
  • page “préalable”: pour préparer une visite – un atelier (voir illustration chapitre 3)
  • page “à retenir” : prendre un temps individuel à chaque séquence pour noter les notions, idées, questions (voir illustration chapitre 3)
  • page “projet et triple performance” : situer son projet sur les 3 axes économique, environnemental, social (voir illustration chapitre 3)

Page cahier de suivi

L’exemple d’un modèle complet est disponible ici

Intérêts
  • En notant ce qui est important pour lui, ses objectifs, ses souhaits, chaque participant est plus à l’aise dans la prise de parole lors des séquences d’échanges. La construction du projet collectif s’appuie alors sur ces éléments individuels clairement exprimés.
  • Il devient alors un support de formation où le participant s’approprie des notions essentielles, écrit son plan d’action personnel.
  • Il permet également de suivre l’évolution, le cheminement du projet individuel et collectif dans la transition agro-écologique.
Point de vigilance
Pour l’animateur : penser à adapter le contenu de ce cahier de suivi à chaque groupe.

Témoignages

Les différentes étapes de l’accompagnement

Expression des attentes et détermination des objectifs

Tout accompagnement de changement de pratiques en collectif commence par l’installation du cadre du groupe (et de son action) et la détermination de ses objectifs.

Pour ce faire, un premier travail d’accompagnement est nécessaire pour définir le projet : l’animateur guide les agriculteurs afin de fixer les objectifs individuels et collectifs de la démarche, définir les priorités de chacun et anticiper les évolutions.

Il doit ensuite les aider à estimer leurs besoins opérationnels pour la mise en œuvre du projet (analyses, formation ou expérimentation par exemple) et en dégager un plan d’action comprenant les différents axes du projet, les étapes à suivre et l’organisation opérationnelle.

Ce travail est très utile pour le groupe puisqu’il lui permet de structurer sa démarche. Il permet également d’étayer le montage de dossiers de demande de financement.

Ceci demande de travailler sur l’expression de chacun. Il faut en effet bien veiller à ce que chaque membre manifeste ses propres idées, interrogations, craintes ou doutes. Cette liberté de parole, nécessaire à l’émergence de nouvelles dynamiques, n’est possible qu’en créant au préalable des liens de proximité avec le groupe.

L’expression de chacun ne viendra que si une relation de confiance existe entre les membres du groupe, d’une part, et entre le groupe et l’animateur, d’autre part. C’est en entretenant cette proximité que l’animateur deviendra légitime pour proposer de nouvelles idées au groupe.

Diagnostiquer la situation initiale pour mieux changer

Une première phase de diagnostic est souvent nécessaire. Elle s’appuie sur une étude individualisée des systèmes de production de chacun des membres du groupe et un état des lieux des ressources disponibles pour la mise en œuvre des différentes actions. Elle permet notamment de définir plus précisément les objectifs opérationnels.

Dans le processus d’élaboration d’un projet collectif de transition agroécologique, la phase de diagnostic est essentielle car, une fois l’évaluation faite, elle sert de point de départ à la construction d’un plan d’actions, qui doit permettre de continuer à atteindre les objectifs si le contexte est amené à évoluer, ou d’atteindre les objectifs si ce n’est pas le cas avec la situation de départ.

Le diagnostic permet également de se poser la question des objectifs, qui peuvent aussi être amenés à évoluer. Pour résumer, ce diagnostic initial représente l’état des lieux de départ du projet. De plus, il permettra plus tard de confronter, via des indicateurs clairement identifiés et calculés, les performances atteintes avec les objectifs initialement fixés.

En fonction de la nature des systèmes de production concernés, et de l’échelle d’analyse souhaitée, il existe de nombreuses méthodes de diagnostic :

A l’échelle d’un territoire:
  • Diagnostic agraire à l’échelle d’une petite région agricole (voir exemple ici)
  • Analyse PESTEL, SWOT (voir exemple ici)
A l’échelle de l’exploitation ou du système de production:
A l’échelle d’un collectif:

Nourrir la réflexion collective et la montée en compétences : visites, formations et expérimentations

Une fois l’état des lieux réalisé et les objectifs formalisés, l’animateur peut commencer par répondre aux questions d’ordre socio-technique que pose le changement de pratiques envisagé. Il doit alors avoir conscience de la diversité des profils d’agriculteurs qu’il accompagne, notamment concernant leur rapport à l’innovation, et doit donc mobiliser plusieurs ressources pour apporter les éléments nécessaires à la réflexion du groupe concernant leurs choix techniques (références technico-économiques, visites auprès d’autres groupes plus avancés sur la question, démonstrations, conseils d’animateurs machinisme et d’autres organismes de développement agricole…).

« Certains agriculteurs sont toujours partants sur de nouvelles idées, d’autres ont besoin des arguments techniques d’experts, d’autres d’aller voir des pairs, d’autres enfin attendent de voir si ça marche chez les autres » – Une animatrice cuma

Une fois ce travail de prospective réalisé et les évolutions futures posées, les agriculteurs peuvent être accompagnés pour se former à la mise en œuvre de ces nouvelles pratiques. Des formations agronomiques et zootechniques, ou bien concernant le matériel agricole, peuvent être nécessaires.

A consulter: Solutions collectives

Evaluation : une étape à ne pas oublier

Dans tout projet collectif, l’étape d’évaluation n’est pas à négliger : elle permet une prise de recul sur le chemin parcouru et sert de support pour dégager de nouvelles perspectives d’évolution ou de possibles ajustements.

Une partie du centre de ressources y est dédiée : à voir ici

Capitaliser et diffuser, utile à tous et pour tous

Capitaliser, c’est tirer les leçons de l’expérience à partir d’objectifs stratégiques déterminés au sein d’une organisation (ex. renforcer les compétences dans l’accompagnement des groupes en transition agroécologique), les formaliser et les diffuser auprès d’acteurs susceptibles d’être intéressés

Pourquoi capitaliser ces expériences d’accompagnement ?

  • Outiller l’animateur dans son accompagnement pour l’émergence de nouvelles dynamiques sur le territoire où il intervient,
  • Amener des groupes à réfléchir sur leurs pratiques et à exprimer de nouveaux besoins,
  • Consolider l’accompagnement des animateurs en réalisant des visites auprès de groupes plus avancés (alimenter leurs réflexions concernant leurs choix techniques, les former…),
  • Consolider l’avancée des groupes par le partage d’expérience et l’échange entre pairs – et pouvoir trouver d’autres groupes avec qui échanger plus facilement.

Cependant, la valorisation de ces expériences demande un travail conséquent qu’il est important d’articuler et d’intégrer dans son accompagnement dès le début du projet.

Exemple de capitalisation faite dans Luz’co ici

Témoignages

Se former

Une formation développée et expérimentée dans Luz’co

Dans le cadre du projet Luz’co, une formation à destination des animateurs des groupes pilotes a été montée et proposée le 12 décembre 2017. Dix groupes Luz’co, portant tous des projets collectifs liés au développement des légumineuses fourragères étaient représentés.

Retrouvez ici le pré-programme et le programme de la formation.
pour plus d’information contacter Fabien Valorge (FRcuma Ouest) – fabien.valorge@cuma.fr

Une formation sur-mesure

Pour préparer cette journée, une tournée téléphonique auprès des animateurs concernés a été réalisée en amont afin d’identifier leurs attentes et leurs difficultés.
Ces enquêtes ont permis de cadrer la formation au plus proche de leurs besoins : comment mobiliser les membres d’un collectif et maintenir la dynamique sur le long terme ? Comment accompagner un groupe en mode projet et sur la durée ? Avec une forte demande de retours d’expériences, d’échanges de pratiques et d’outils d’accompagnement.

Les échanges entre pairs et le partage d’expérience au centre de la formation

Pour y répondre, les ateliers participatifs ont été privilégiés, permettant à chaque animateur de travailler sur les motivations et les besoins des agriculteurs qu’il accompagne, sur la conduite du changement par l’expérimentation et la production de connaissances en groupe, et enfin sur l’évaluation des bénéfices générés par le collectif et les changements techniques réalisés.

Photo formation Luz'CoChaque groupe a également élaboré et mis en discussion auprès des autres participants son programme d’action pour l’année à venir après avoir travaillé sur la stratégie nécessaire pour accompagner de tels projets (compétences à mobiliser, postures à adopter et suivi des formations sur la durée).Une séquence sur le développement des interactions entre éleveurs et céréaliers a également été organisée.


Autres formations

Retrouvez d’autres formations à destination des animateurs ici

Témoignages

Pourquoi faire ?

Il peut être intéressant d’utiliser des clés de compréhension des trajectoires individuelles au sein du collectif  et ce pour l’ensemble des acteurs du projet.

En effet :

Pour l’animateur :
  • Mieux comprendre les besoins du groupe et de ses membres pour mieux y répondre en choisissant les outils et les démarches les plus adaptées
  • Mettre en lumière des éléments non exprimés ou non visibles
  • Animer les discussions entre agriculteurs en favorisant l’interconnaissance
  • Comprendre le fonctionnement du collectif pour capitaliser et valoriser son expérience
Pour le groupe :
  • Favoriser la cohésion (essentielle pour le maintien de la dynamique)
  • Prendre du recul sur son fonctionnement (voir se découvrir) pour optimiser la dynamique collective
Pour chaque agriculteur du groupe :
  • Prendre conscience de la place que l’on occupe dans le collectif
  • Mettre en lumière des éléments dont on n’avait pas conscience/connaissance
Pour le projet collectif :
  • Diagnostiquer/comprendre pour démarrer/relancer/consolider le projet

Témoignages

Quelles spécificités et quels besoins d’accompagnement ?

Pour pouvoir poser des objectifs d’accompagnement et identifier des ressources et dispositifs d’accompagnement adaptés il est important d’identifier les spécificités et les besoins d’accompagnement des collectifs en transition.

La quête d’autonomie, moteur du changement de pratiques

Objectif :

Se doter de clefs de lecture pour prendre en compte ce qui motive les agriculteurs dans l’évolution de leurs pratiques.

La quête d’autonomie des agriculteurs est un point commun relevé dans tous les groupes en transition et dans les différents réseaux de développement, même si les dimensions visées de l’autonomie sont très variées (décisionnelle, technique, économique…).

Clés de lecture :

Les travaux de thèse de Véronique Lucas, à partir de groupes d’agriculteurs en Cuma, montrent que l’agroécologie est rarement la motivation première qui guide les changements de pratiques. Les agriculteurs enquêtés auprès de six Cuma ne se revendiquent pas d’agroécologie, mais sont avant tout en quête d’autonomie dans un contexte marqué depuis des dizaines d’années par la volatilité des cours, les aléas climatiques. Leurs principales motivations pour engager le changement de pratique sont :

  • Réduire la dépendance aux opérateurs des marchés,
  • Mieux maitriser les conditions d’exercice du métier.

Ainsi, Véronique Lucas a pu identifier que :

  • De manière générales, les exploitants évoquent les raisons suivantes pour justifier leurs changements de pratiques : mieux valoriser leurs ressources (couverts, fourrages…), minimiser leurs charges, aboutir à une meilleure maîtrise technique du système.
  • Cette volonté d’autonomie conduit les agriculteurs à expérimenter de nouvelles pratiques agronomiques (développement des légumineuses, d’intercultures hivernales, diversification culturale, valorisation fourragère des intercultures, réduction du travail du sol, renforcement des interfaces culture/élevage).
  • Différents objectifs sont ainsi visés : l’autonomie alimentaire, la limitation des coûts, l’amélioration de la traçabilité de l’alimentation animale, l’allègement de la charge de travail, la réponse aux prescriptions environnementales, l’amélioration de la résilience climatique, l’amélioration de la qualité des intrants, etc…
  • Ces nouvelles pratiques impulsent différentes stratégies « techniques » : l’auto-approvisionnement (c’est-à-dire le fait d’auto-produire ses intrants), un meilleur usage des ressources internes, la diversification du système…

Ces quêtes d’autonomie amènent également à de nouvelles stratégies décisionnelles, de la part d’agriculteurs de plus en plus méfiants à l’égard des commerciaux et des organisations prescriptrices, qui se manifestent à travers la recherche d’approvisionnement via des groupements d’achat ou la diversification des sources d’information.

-> Ces travaux montrent ainsi que derrière des motivations exprimées qui peuvent être matérielles, les agriculteurs s’inscrivent dans des stratégies d’autonomisation qui sont également très stratégiques.

Pistes pour identifier les motivations et les attentes :

  • Identifier les attentes individuelles des agriculteurs qui s’engagent dans une démarche collective autour des légumineuses fourragères.
  • Animer un dialogue autour des attentes individuelles pour élaborer des indicateurs de satisfactions « collectifs » par rapport au projet.
  • Alimenter la construction d’un projet type GIEE.
  • Mettre en place un tableau de bord pour le suivi du projet et pour l’animation du collectif (y compris au-delà du projet).

 

Pour en savoir +

  • Plus d’infos sur le projet CAP VERT ici

La multi appartenance, l’appui des agriculteurs sur une multitude de groupes, collectifs ou réseaux

Cf. Travaux CAP VERT- travaux de Véronique Lucas

Objectif : Faire de cette multi-appartenance une force pour avancer collectivement

Au sein d’un même collectif, chaque agriculteur appartient à différentes coopérations locales, différents collectifs ou réseaux. Les agriculteurs sont très souvent membres de multiples collectifs facilitant l’évolution des pratiques (échanges de connaissances, productions communes de semences, échanges de type paille-fumier, copropriété, commercialisation, stockage et séchage…). Ils sont par ailleurs souvent accompagnés par plusieurs réseaux ou acteurs et vont puiser dans de multiples lieux les ressources dont ils ont besoin pour avancer.

Clés de lecture :

Les travaux d’étude menés dans CAP VERT avec les apports des travaux de thèse de Véronique Lucas ont permis de repérer deux grands types de configurations collectives sur lesquelles les agriculteurs s’appuient pour développer de nouvelles pratiques :

  • Les coopérations opérationnelles de proximité (ou arrangements de proximité) correspondant à toutes les pratiques de partage, d’échanges et de services mutuels entre différents agriculteurs voisins destinés à améliorer la gestion des ressources matérielles et du travail au service de l’activité de production. La Cuma n’est ainsi qu’un arrangement qui est complété par une multiplicité d’autres plus ou moins formels. Pour partager matériel, travail, salariés, foncier, intrants, bâtiments, les agriculteurs impliqués combinent des outils juridiques variés (GIE, groupement d’employeur, etc…), voire des arrangements plus informels (banque de travail, entraide, échange de semences ou paille-fumier, etc…).
  • Les groupes et réseaux de partage d’expériences et de production de connaissances. S’appuyant principalement sur le partage d’expériences entre pairs, ils existent à différentes échelles : locale (groupe de développement), supra local (réseaux professionnels thématiques), voire nationale (réseaux de développement agricole).

Pistes pour l’animation :

Rendre lisible les coopérations sur lesquels les agriculteurs s’appuient pour avancer dans leurs changement de pratiques autour des légumineuses fourragères permet :

D’alimenter les dialogues entre eux pour :
  • Connaitre les coopérations existantes,
  • En initier de nouvelles au service du projet et du groupe,
  • Echanger des expériences avec d’autres groupes,
D’appuyer l’animation :
  • Pouvoir croiser les expertises avec celles d’autres réseaux au service de l’accompagnement d’un groupe.

Un exemple d’outil à mobiliser
Grilles de catégorisation des arrangements de proximité entre agriculteurs A partir des travaux de Véronique Lucas

Cette grille permet de catégoriser la diversité des coopérations locales opérationnelles dans lesquelles des agriculteurs sont engagés et qui constituent des appuis pour l’évolution de leurs pratiques vers l’agroécologie, suivant deux entrées :

  • L’objet de l’arrangement : foncier, équipements, travail, ressources productives, commercialisation…
  • Le degré de formalisation de l’arrangement d’un collectif, pour servir de support à une mise en commun et analyse collective des coopérations dans lesquelles chaque membre reste engagé en vue de dégager des pistes d’approfondissement ou de nouvelles coopérations.
  • CAP VERT propose une séquence d’animation (Vivre et accompagner la transition agroécologique en collectif – p20).

Pour en savoir +

  • Plus d’infos sur le projet CAP VERT ici

La diversité comme une ressource au service de l’animation d’un collectif

Objectif :Faire de l’hétérogénéité un levier pour la dynamique collective.

Clés de lecture :
Le monde agricole est marqué par une diversité croissante, qui se retrouve d’autant plus au sein d’un collectif engagé dans la transition agroécologique que l’agroécologie ne préconise pas d’horizon uniforme ! Cette diversité est multiple : diversité des stratégies, des visions, des trajectoires (voir plus bas), des rythmes et leviers d’apprentissage.

La diversité (ou l’hétérogénéité) peut parfois être vécue comme une difficulté dans l’accompagnement d’un collectif. Mais elle peut être également vue comme une ressource, alors que l’homogénéité peut parfois être un frein….

Quel est le rôle de l’animateur ?
L’animation du collectif exerce une influence sur la façon dont le groupe peut tirer parti d’hétérogénéités favorables et surmonter des différences qui peuvent poser problème.

Les diversités au sein d’un collectif peuvent être des leviers de cohésion, notamment lorsqu’elle permet de générer des complémentarités bénéfiques pour chacun des membres et pour le projet collectif : échanges de services, de matières, mais aussi de connaissances à travers des apprentissages réciproques.

Mais les diversités peuvent aussi être vécues comme des problèmes pour le fonctionnement du groupe et l’avancée de son projet collectif : lorsque tous les membres ne se sentent pas concernés par un sujet de travail engagé en collectif, sentent leurs projets individuels diverger du projet collectif, lorsque certains se sentent exclus, marginalisés dans les échanges ou n’ont pas les mêmes attentes vis-à-vis de l’animation.
L’animateur peut chercher un équilibre entre les points communs et les diversités présentes dans le collectif en veillant à :

  • Prendre le temps, au moins pour soi, en tant qu’animateur, de comprendre et de qualifier ces différentes diversités, notamment celles qui concernent le groupe et son fonctionnement et celles qui concernent plus spécifiquement le projet collectif.
  • Travailler avec le groupe à identifier les plus values possibles de ces diversités, par exemple celles des multiples coopérations et collectifs dans lesquelles chacun est engagé (souvent méconnues des autres). Voir à ce titre les ressources autour de la multi appartenance.
  • Valoriser ces complémentarités issues de la diversité : complémentarités opérationnelles (échanges) et de connaissances (apprentissages réciproques…).
  • Accepter les controverses, élargir les sujets d’échange pour dépasser les conflits.

Pour en savoir +

  • Plus d’infos sur le projet CAP VERT ici

VIDEO - Le mot du sociologue

  • Eclairage vidéo sur la coopération entre agriculteurs hétérogènes de Véronique Lucas, sociologue et doctorante à la FNCUMA ici

Témoignages

Comment comprendre les trajectoires de changement technique des agriculteurs ?

La compréhension et la qualification des processus de changement technique initiés par les agriculteurs au sein d’un collectif

Objectif :comprendre et qualifier les processus de changement technique initiés par les agriculteurs pour soutenir le dialogue entre agriculteurs, au service de la dynamique collective.

Dans l’accompagnement de dynamiques collectives de transition vers l’agroécologie, ce qui est essentiel c’est d’accompagner le dialogue entre les membres du groupe autour des trajectoires de changement individuelles et de mettre ce dialogue au service du projet collectif.

Pour pouvoir accompagner ces dialogues autour des trajectoires de changement individuelles, l’accompagnateur doit se doter de clefs de compréhension.

Le projet CAPACCITA a produit deux grilles pouvant être mobilisées dans une démarche d’animation pour :

  • analyser comment évoluent les pratiques et systèmes des agriculteurs
  • évaluer l’impact de ces modifications de pratiques, à la fois par rapport aux attentes des agriculteurs et par rapport aux attentes de la société.

Analyser comment évoluent les pratiques et systèmes des agriculteurs

Le projet CAPACCITA a permis d’expérimenter une grille permettant la qualification d’un degré d’agro-écologisation des pratiques et systèmes au sein des collectifs, à partir de la grille « Efficience, Substitution, Reconception » qui peut permettre de prendre conscience de la diversité des degrés d’écologisation et d’identifier des stratégies amenant à un plus ou moins grand degré d’agro-écologisation au sein d’un collectif, avec des « plafonds de verre » que les agriculteurs ont parfois du mal à dépasser (par ex. arrêter l’apport d’intrants azotés dans des systèmes intégrant les légumineuses).

Quelle utilisation possible de cette grille par des animateurs ?
A partir de l’expertise et des objectifs des agriculteurs (quête d’autonomie) :

 

Ex. de grille ESR déclinée pour qualifier l’avancée des pratiques d’introduction de légumineuses au regard de la transition agroécologique
  • Visualiser la diversité des positionnements et des trajectoires d’évolution des pratiques
  • Animer un dialogue au sein du collectif et au service des membres et du projet collectif pour :
    • Comprendre les raisons de cette diversité des positionnements / trajectoires
    • Identifier les leviers et les points de blocages dans ces trajectoires
    • Travailler collectivement sur les leviers pour permettre à tous d’avancer

 

Ex. : Qualification du degré d’agroécologisation croisant Introduction de légumineuse fourragère et Gestion de la fertilisation

Evaluer l’impact de ces modifications de pratiques et systèmes

CAPACCITA a permis également l’expérimentation d’une grille d’évaluation de la durabilité des changements de pratiques agricoles.

A construire à partir des attentes des agriculteurs, mais pouvant aussi s’alimenter de grilles existantes d’évaluation de la durabilité (intégrant notamment les attentes de la société), une telle grille d’évaluation peut permettre d’apporter un regard sur l’intégralité du système et sur sa multi performance (à travers une approche multi critères) et d’évaluer des impacts positifs, mais aussi négatifs.

Quelle utilisation possible de cette grille par des animateurs ?

  • Accompagner la construction d’une grille d’évaluation à partir des attentes des agriculteurs (cf. quête d’autonomie) et en s’alimentant d’indicateurs définis par ailleurs.
  • Animer un dialogue entre agriculteurs d’un collectif pour :
    • Définir une grille d’évaluation d’un projet collectif,
    • Echanger sur les effets positifs / négatifs, les marges de progrès, les leviers (à l’échelle individuelle et collective),
    • Aider le groupe à prêter attention aux indicateurs de durabilité valorisés par la société, accompagner le dialogue avec d’autres acteurs du territoire sur la base des indicateurs et résultats de l’évaluation.

Cette partie a été plus détaillée dans un autre chapitre de ce centre de ressources. Plus d’information ici

Témoignages

Freins et leviers

Analyse FFOM (Forces – Faiblesses – Opportunités – Menaces)

Forces
Gain de temps
Gain d’échelle (expérimentations)
Partage du risque lié aux essais
Co-construction de références locales face au manque de références techniques ou économiques et à la non généricité des pratiques
Des expérimentations plus structurées
Une analyse des résultats plus précise (notamment grâce à la confrontation et aux échanges)
Possibilité de tester plus de modalités ou d’avoir plus de répétitions
Partage d’expérience entre pairs
Faiblesses
Des impacts pas toujours mesurables sur des temps d’expérimentation aussi courts et sur des surfaces d’essais trop limitées

Facteurs d’échec et de réussite

  • Facteurs de réussite
  • Facteurs d'échec
  • Les facteurs de réussite

    • Choisir les formations en fonction des besoins des membres du groupe : organiser des échanges spécifiques pour formaliser ces besoins
    • Chercher des intervenants extérieurs : experts, agriculteurs d’autres collectifs et/ou d’autres territoires…
    • Assurer un suivi d’une formation à l’autre pour permettre aux apports extérieurs de nourrir le projet collectif, tout en prenant en compte l’évolution des attentes individuelles : formaliser les apports (ce que le groupe retient des visites/formations/expérimentations, ce que les agriculteurs souhaitent alors mettre en place sur leur exploitation, les nouvelles questions qui émergent…)
    • Avoir un accompagnement pour structurer les expérimentations et les échanges, pour accéder à des expertises extérieures, pour formaliser les résultats et pour mobiliser ces derniers (afin de nourrir le projet collectif jusqu’à la concrétisation de changements sur les exploitations)
    • Avoir des groupes ou des réseaux de partage d’expérience à proximité (groupes de développement et/ou réseaux professionnels thématiques)
  • Les facteurs d’échec

    • Ne pas réussir à passer de la formation à l’action : difficulté à mobiliser ce qui est vu en formation pour l’appliquer sur son exploitation
    • Ne pas engager un nombre d’ha suffisant pour obtenir des résultats réellement observables lors des essais

Témoignages Luz’co

Partout en France, des agriculteurs s’organisent collectivement pour expérimenter, se former et progresser en groupe. Retrouvez ici quelques exemples de témoignages.