La fauche à plat

En répartissant le fourrage sur toute la surface du sol, la fauche à plat augmente la dessiccation naturelle du fourrage : 10 à 40% d’humidité sont gagnés en 24h.

Matériel : les groupes de fauche

De plus en plus de cuma s’équipent de groupes de fauche, c’est-à-dire de tracteurs équipés de faucheuse à l’avant et à l’arrière. Ils permettent en effet de gagner en débit de chantier (en comparaison aux faucheuses « classiques »). Plusieurs témoignages ci-desous :

Le fanage n’est pas une opération systématique comme le montre les suivis de chantier d’ensilage de luzerne réalisés pendant 4 ans dans le cadre du projet 4AGEPROD.
Sur les 62 chantiers suivis, le fanage concerne seulement 16% des itinéraires.

Attention : Il s’agit d’une opération mécanique supplémentaire qui potentiellement fragilise le fourrage (pertes de feuilles).

L’andainage est la mise en ligne du fourrage (regroupement d’andains) en vue de sa récolte. Moment critique pour les légumineuses fourragères : pertes de feuilles.

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L’andaineur à tapis : un matériel adapté aux légumineuses fourragères et aux collectifs

L’andaineur à tapis (ou à pick up) a été spécialement conçu pour la récolte de fourrages fragiles, telle que la luzerne.

Ce matériel a longtemps été lié aux unités de déshydratation, car son coût d’achat est de 3 à 5 fois supérieur à celui d’un andaineur « classique » (largeur équivalente). Il faut donc des surfaces importantes pour le rentabiliser. Mais depuis 1 ou 2 ans, des cuma ont franchi le pas et se sont équipées d’andaineur à tapis.

La particularité de ce matériel est qu’il ne reprend pas le fourrage par ratissage (comme pour un giro-andaineur) mais grâce à un pick-up qui soulève le fourrage, ce qui limite l’incorporation de terre et de pierres. Puis un tapis dépose le fourrage en « pluie » sur l’andain, ce qui permet sa meilleure aération. Il est alors possible de gagner 4 à 5 points de protéine (lié à un effeuillage moindre).

Les largeurs de travail de ces matériels peuvent aller jusqu’à 9 m. L’idéal est d’avoir une largeur de fauche compatible, où à l’andainage, le tracteur ne roule jamais sur le fourrage. La position frontale des andaineurs à tapis permet une conduite aisée.

Ces matériels restent encore chers et doivent être achetés prioritairement en collectif. Les fenêtres météo de ces matériels sont souvent étroites, il faut au préalable une bonne organisation du collectif.

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Organisation

La cuma est la structure idéale pour amortir ce type d’andaineur grande largeur. Certains adhérents qui ont développé la culture de luzerne (et trèfle) sur leur exploitation, attendent de la cuma, un outil performant en terme de débit de chantier mais également de qualité de travail.

Ensileuse automotrice : des chantiers complets en cuma possibles

Certains groupes ensileuse font le choix de s’organiser en service complet avec :

• Chauffeur de l’ensileuse
• Flotte de remorques
• Prestation de tassage

Ces groupes font ce choix pour plusieurs raisons :

• Gain de temps pour l’agriculteur
• Plus de flexibilité
• Une qualité de travail homogène
• Une meilleure technicité en particulier pour le tassage (ce qui est déterminant pour la bonne conservation du fourrage)

Remorque-autochargeuse pour les fourrages les plus fragiles (luzerne)

Les remorques autochargeuse (ou autochargeuse-ensileuse) n’ont pas de système de coupe, mais récoltent l’herbe préalablement coupée et la hachent telle une ensileuse automotrice.
Après avoir été coupé et mis en andain, le fourrage est récolté par la remorque-autochargeuse.

Ce matériel convient à une récolte de fourrage de qualité, voire de petites surfaces (contrairement à l’ensileuse automotrice plus destinée aux gros volumes). L’intérêt de ce système est de permettre à un seul chauffeur d’effectuer l’approvisionnement du silo.
Néanmoins, l’autochargeuse sera d’autant plus efficace au transport que la distance sera faible et le volume de caisse sera élevé.
La récolte de petites surfaces ou en arrière-saison est aisée. Pour améliorer la rentabilité de l’autochargeuse, il est possible de lui trouver d’autres utilisations.

Sécuriser la récolte avec l’enrubannage

De plus en plus d’éleveurs se tournent vers l’enrubannage de luzerne. Moins de pertes au champ que le foin, moins de pertes à la conservation que l’ensilage, moins de pertes de feuilles (et donc un fourrage efficace en valeur alimentaire).

Cependant, plusieurs points sont à respecter pour obtenir un enrubanné de qualité. Quelques exemples :

• Un préfanage rapide et poussé au-delà de 60% : préserve les protéines digestibles et permet d’avoir une teneur en matière sèche convenable en tout point de la balle
• Une hauteur de coupe à surveiller : au moins 6-8 cm pour limiter le risque de terre dans les balles
• Un bon pressage pour emprisonner le moins d’air possible : l’objectif est d’atteindre les 200 kg de matière sèche par m3.
• 6 à 8 couches de film plastique pour assurer l’herméticité de la balle : l’idée est de limiter le risque de perforation par les tiges (d’autant plus vrai pour les balles parallélépipédiques.

Matériel : la combi presse enrubanneuse

Le combi presse enrubanneuse a l’avantage, par rapport aux chantiers décomposés, de réaliser l’enrubannage à la suite du pressage, sans dépôt de la botte au sol et sans reprise par l’enrubanneuse.

Limiter les pertes de feuilles en foin Source : Arvalis – Institut du Végétal
En foin (80 à 85 % MS), le risque de perdre des feuilles pour la luzerne et le trèfle violet est élevé. Il faut faucher à plat, de préférence à l’aide d’une faucheuse classique. Le fanage doit avoir lieu le matin, les toupies tournant à régime lent. La vitesse d’avancement du tracteur doit être rapide et la fonction aérateur d’andains « marche en oblique » activée.

Il est préférable d’andainer aussi le matin, en optimisant le couple vitesse d’avancement/ régime prise de force et de regrouper les andains pour un pressage plus rapide. Le pressage interviendra en fin de matinée ou tard le soir, les gros andains permettant de limiter le temps de rotation du foin dans la chambre de la presse. Le liage des bottes avec un filet est préférable au liage ficelle.

Faucheuse – autochargeuse

Les faucheuses-autochargeuses sont conçues pour couper et récolter l’herbe (un seul passage) et distribuer le fourrage frais à l’animal (affouragement en vert). Ces autochargeuses ont souvent une plus petite capacité (10 à plus de 30 m3 DIN).

Sur les modèles récents, la caisse est rigide et associée à 2 ou 3 démêleurs qui permettent une alimentation plus régulière et la possibilité de distribuer d’autres fourrages : certains s’en servent comme distributrice, en chargeant les différents aliments par couches régulières ! Les utilisateurs mettent en avant la qualité du fourrage (absence de contact avec le sol) et la rapidité d’attelage.

Inconvénients, l’investissement est assez élevé (20 à 40 000€), le matériel un peu encombrant et lourd, nécessitant parfois un tracteur plus puissant pour éviter le patinage (pente). Les parcelles doivent être proches de l’exploitation et avoir une bonne portance notamment en conditions humides.

Organisation

Selon certains utilisateurs, l’affouragement en vert est une pratique d’opportuniste (se fait si l’année le permet). Cela est intéressant les années de forte pousse de l’herbe, sur des prairies difficilement pâturables (accès des animaux difficile) mais qui restent néanmoins proches de l’exploitation.

Effectivement, souvent la remorque n’est pas remplie complètement (sinon la ration journalière est trop importante et le produit doit être donné frais). Si la parcelle est trop éloignée, le temps et le coût sont trop élevés par rapport au gain alimentaire.

Néanmoins la pratique ponctuelle n’est pas bien compatible avec la régularité souvent exigée des rations. Il est donc préférable de bien organiser son parcellaire de manière à disposer d’une herbe fraîche quotidienne en évitant des variations trop fortes des quantités distribuées.

(au même titre que n’importe quel autre matériel en cuma)
Le matériel est utilisé par l’adhérent lui-même, et donc tracté par son tracteur. La facturation se fait au nombre de remorques chargées

La prestation comporte la remorque et le tracteur avec chauffeur. Un chauffeur de la cuma est le référent de la remorque. La facturation est au nombre de remorques chargées, mais le coût comprend le tracteur, son carburant, la remorque et le coût de main d’œuvre du chauffeur.

Exemple : La cuma des Tours Selon Joël GUILLO, président de la cuma :

Au départ, nous avons acheté l’autochargeuse pour le service. Le prix de revient fixé lors du lancement du projet a été respecté grâce à l’activité importante de la machine. Elle correspond techniquement aux besoins des exploitations, notamment pour la récolte de luzerne. Aujourd’hui, cette activité d’autochargeuse est complétée par le combiné round enrubanneuse utilisé en Intercuma avec la cuma de Questembert.

Exemple: Un petit groupe d’adhérents de cuma s’est organisé pour effectuer l’ensemble de leurs chantiers d’ensilage d’herbe en collectifs.

La cuma Vorgium (22) est constituée de 4 adhérents (4 exploitations), qui sont éloignés les uns des autres de 10 à 30 km. Les exploitants ont mis en place une banque de travail. Pour les chantiers d’ensilage, ils travaillent par zone. L’objectif est de remplir un silo avec 30 ha de prairie et d’avoir un chantier de 3 jours

• 1er j : fauchage et fanage
• 2ème j: fanage et andainage
• 3ème j : récolte et réalisation du silo