Expression des attentes et détermination des objectifs

Tout accompagnement de changement de pratiques en collectif commence par l’installation du cadre du groupe (et de son action) et la détermination de ses objectifs.

Pour ce faire, un premier travail d’accompagnement est nécessaire pour définir le projet : l’animateur guide les agriculteurs afin de fixer les objectifs individuels et collectifs de la démarche, définir les priorités de chacun et anticiper les évolutions.

Il doit ensuite les aider à estimer leurs besoins opérationnels pour la mise en œuvre du projet (analyses, formation ou expérimentation par exemple) et en dégager un plan d’action comprenant les différents axes du projet, les étapes à suivre et l’organisation opérationnelle.

Ce travail est très utile pour le groupe puisqu’il lui permet de structurer sa démarche. Il permet également d’étayer le montage de dossiers de demande de financement.

Ceci demande de travailler sur l’expression de chacun. Il faut en effet bien veiller à ce que chaque membre manifeste ses propres idées, interrogations, craintes ou doutes. Cette liberté de parole, nécessaire à l’émergence de nouvelles dynamiques, n’est possible qu’en créant au préalable des liens de proximité avec le groupe.

L’expression de chacun ne viendra que si une relation de confiance existe entre les membres du groupe, d’une part, et entre le groupe et l’animateur, d’autre part. C’est en entretenant cette proximité que l’animateur deviendra légitime pour proposer de nouvelles idées au groupe.

Diagnostiquer la situation initiale pour mieux changer

Une première phase de diagnostic est souvent nécessaire. Elle s’appuie sur une étude individualisée des systèmes de production de chacun des membres du groupe et un état des lieux des ressources disponibles pour la mise en œuvre des différentes actions. Elle permet notamment de définir plus précisément les objectifs opérationnels.

Dans le processus d’élaboration d’un projet collectif de transition agroécologique, la phase de diagnostic est essentielle car, une fois l’évaluation faite, elle sert de point de départ à la construction d’un plan d’actions, qui doit permettre de continuer à atteindre les objectifs si le contexte est amené à évoluer, ou d’atteindre les objectifs si ce n’est pas le cas avec la situation de départ.

Le diagnostic permet également de se poser la question des objectifs, qui peuvent aussi être amenés à évoluer. Pour résumer, ce diagnostic initial représente l’état des lieux de départ du projet. De plus, il permettra plus tard de confronter, via des indicateurs clairement identifiés et calculés, les performances atteintes avec les objectifs initialement fixés.

En fonction de la nature des systèmes de production concernés, et de l’échelle d’analyse souhaitée, il existe de nombreuses méthodes de diagnostic :

A l’échelle d’un territoire:
  • Diagnostic agraire à l’échelle d’une petite région agricole (voir exemple ici)
  • Analyse PESTEL, SWOT (voir exemple ici)
A l’échelle de l’exploitation ou du système de production:
A l’échelle d’un collectif:

Nourrir la réflexion collective et la montée en compétences : visites, formations et expérimentations

Une fois l’état des lieux réalisé et les objectifs formalisés, l’animateur peut commencer par répondre aux questions d’ordre socio-technique que pose le changement de pratiques envisagé. Il doit alors avoir conscience de la diversité des profils d’agriculteurs qu’il accompagne, notamment concernant leur rapport à l’innovation, et doit donc mobiliser plusieurs ressources pour apporter les éléments nécessaires à la réflexion du groupe concernant leurs choix techniques (références technico-économiques, visites auprès d’autres groupes plus avancés sur la question, démonstrations, conseils d’animateurs machinisme et d’autres organismes de développement agricole…).

« Certains agriculteurs sont toujours partants sur de nouvelles idées, d’autres ont besoin des arguments techniques d’experts, d’autres d’aller voir des pairs, d’autres enfin attendent de voir si ça marche chez les autres » – Une animatrice cuma

Une fois ce travail de prospective réalisé et les évolutions futures posées, les agriculteurs peuvent être accompagnés pour se former à la mise en œuvre de ces nouvelles pratiques. Des formations agronomiques et zootechniques, ou bien concernant le matériel agricole, peuvent être nécessaires.

A consulter: Solutions collectives

Evaluation : une étape à ne pas oublier

Dans tout projet collectif, l’étape d’évaluation n’est pas à négliger : elle permet une prise de recul sur le chemin parcouru et sert de support pour dégager de nouvelles perspectives d’évolution ou de possibles ajustements.

Une partie du centre de ressources y est dédiée : à voir ici

Capitaliser et diffuser, utile à tous et pour tous

Capitaliser, c’est tirer les leçons de l’expérience à partir d’objectifs stratégiques déterminés au sein d’une organisation (ex. renforcer les compétences dans l’accompagnement des groupes en transition agroécologique), les formaliser et les diffuser auprès d’acteurs susceptibles d’être intéressés

Pourquoi capitaliser ces expériences d’accompagnement ?

  • Outiller l’animateur dans son accompagnement pour l’émergence de nouvelles dynamiques sur le territoire où il intervient,
  • Amener des groupes à réfléchir sur leurs pratiques et à exprimer de nouveaux besoins,
  • Consolider l’accompagnement des animateurs en réalisant des visites auprès de groupes plus avancés (alimenter leurs réflexions concernant leurs choix techniques, les former…),
  • Consolider l’avancée des groupes par le partage d’expérience et l’échange entre pairs – et pouvoir trouver d’autres groupes avec qui échanger plus facilement.

Cependant, la valorisation de ces expériences demande un travail conséquent qu’il est important d’articuler et d’intégrer dans son accompagnement dès le début du projet.

Exemple de capitalisation faite dans Luz’co ici

Témoignages

[testimonial_view id= »1″]