Comment m’y prendre pour insérer des légumineuses fourragères dans… ?

… Mon système cultural

Comment j’insère des légumineuses fourragères dans mon assolement ?

Les légumineuses fourragères peuvent être cultivées en pure ou associées dans des prairies multi-espèces et constituent de très bonnes têtes d’assolement compte tenu de leurs capacités structurantes, nettoyantes et fertilisantes (voir point précédent). Cependant, pour bénéficier de ces effets positifs, les légumineuses fourragères s’implantent pour des durées moyennes de 3 à 5 ans.
Il est conseillé, du fait de leurs structures racinaires et des nodosités, de laisser une période de latence entre 2 cultures successives pouvant atteindre 5 à 6 ans pour faciliter les nouvelles implantations.
La réflexion rotation/assolement intègre plusieurs paramètres : objectif d’exploitation, destination des cultures (récoltée, enfouie…), potentiel pédoclimatique et contraintes de cultures (implantation, conduite, …). Des éclairages sont apportés dans les chapitres suivants sur les notions de conduite de culture, choix des différentes espèces…

Comment je conduis la culture ?

Quelques recommandations générales pour une implantation et une conduite de culture des légumineuses fourragères. Chaque espèce en pure ou en mélange possède des caractéristiques propres et peuvent faire varier les éléments présentés ici. Quelques ressources existantes sont présentées dans ce site pour plus de précisions. Vous trouverez également dans le chapitre 3, des exemples de programme de formation.

  • Semis

  • Désherbage

  • Fertilisation azotée

  • A la récolte

Comment je valorise

  • En fourrage, à destination des éleveurs
    Les légumineuses fourragères sont reconnues pour leurs apports protéiques dans les rations animales. Ce bénéfice intéresse tout particulièrement les éleveurs laitiers (bovins, caprins et ovins). Cela en fait un débouché possible à construire entre exploitations de grandes cultures et exploitations d’élevage.
    La dynamique collective peut sécuriser les modalités d’échanges, de commercialisation de ce débouché. De plus amples information ici
  • Comme engrais verts
    Les racines de la luzerne permettent un travail du sol en profondeur tout en apportant de l’azote. Pour être utilisé en engrais vert, il est conseillé de couper, broyer la luzerne et l’enfouir peu profondément.

Pour en savoir +

… Mon système élevage

Comment choisir ses légumineuses fourragères au sein de son exploitation ?

Il faut définir les besoins de son exploitation (sécuriser le système fourrager, diminuer l’apport de concentré…) afin de déterminer la légumineuse à introduire. Elle doit être adaptée aux conditions et contraintes de l’exploitation et au mode de récolte envisagé.
Le choix sera raisonné en fonction de :

  • La stratégie visée pour le troupeau ou l’utilisation des terres
  • Des besoins du troupeau
  • Du potentiel des parcelles, atouts et contraintes de l’exploitation
  • Et des moyens de productions existants (matériel, main d’œuvre, savoir-faire…) ou disponibles / accessibles (ressources CUMA, appui de conseillers, entraide et groupes d’agriculteurs…).
  • En pure :

  • En mélange multi-espèces :

Comment j’utilise les légumineuses fourragères dans ma ration ?

Les valeurs alimentaires optimales de la luzerne se situent lors du stade de bourgeonnement de celle-ci, plus la luzerne aura de fleurs, plus les valeurs alimentaires diminueront. Le mode de récolte et le stockage vont également influencer ces valeurs, une analyse de fourrage afin de bien caler la ration est nécessaire.

Table INRA Luzerne

  • En pure :

  • En mélange :

 

Et quels impacts économiques pour mon exploitation ?

Prendre en compte les investissements spécifiques (matériel, stockage, travaux…) L’introduction de la culture de luzerne sur une exploitation peut donner lieu à des investissements spécifiques pour garantir une qualité optimale de la luzerne ; faucheuse-conditionneuse, andaineur, presse, séchage en grange….
Disposer d’une capacité de stockage suffisante, pour la conservation de la luzerne. De plus, il ne faut pas oublier que s’il y a une augmentation de la part de céréales autoconsommées, cela implique de disposer d’un espace de stockage suffisant pour les céréales également.
Intégrer les coûts supplémentaires : la substitution de prairies en graminées pures par des prairies d’association graminées + légumineuses devra être étudiée en intégrant les coûts de semis/sursemis, ajout de conservateurs d’ensilage, baisse de productivité de la prairie multi-espèces au fil des années (qui peut nécessiter une réduction du chargement à la pâture)…
L’utilisation de la luzerne dans une ration maïs à destination des vaches laitières peut diminuer le coût de la ration de 0 à 10 euros les 1000 litres selon la qualité de la luzerne. (Sources : Arvalis). Ainsi, l’intérêt économique de l’introduction de la luzerne dans les rations dépend étroitement de trois facteurs :

  • La marge dégagée par les cultures initialement vendues et désormais autoconsommées, elle-même directement liée au prix de vente de ces cultures.
  • Le prix d’achat des concentrés protéiques.
  • Le coût de production de la luzerne comparé au coût de production du maïs fourrage dont chacun dépend du rendement de chacune de ces cultures.

Introduire des légumineuses fourragères impose des changements au niveau de l’exploitation, cela peut également s’envisager dans le cadre d’un collectif d’agriculteurs qui :

  • favorise le partage de connaissances et l’appropriation des techniques de conduite des cultures
  • permettent la mise en commun des moyens de production (matériels, foncier, main d’œuvre …) et de valorisation. Pour en savoir plus, se rendre au chapitre 2

En savoir +

Généralités sur les légumineuses :

Prairie multi-espèces :

Autonomie alimentaire :

 Et pour aller plus loin, des solutions collectives au développement des légumineuses fourragères à découvrir ici !


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