Proposition d’une séquence d’évaluation d’un projet agroécologique collectif
Proposée par TRAME et la FRGEDA Bretagne
- Comment ça marche ?
-
- Un travail itératif : les finalités attendues -> indicateurs -> pratiques pour faire le lien entre les pratiques et les effets constatés sur ce qui a du sens pour les participants.
- Des indicateurs simples et choisis par les participants pour faciliter l’appropriation de l’évaluation du projet par les participants.
- Une application informatique permettant l’affichage en temps réel des résultats individuels et collectifs pour alimenter l’analyse collective.
- Une séquence courte : 2h30 pour s’insérer dans une journée de travail collectif.
- Poser le cadre (pourquoi on évalue et comment on va le faire)
- Lister les finalités de chacun (et réinterroger au passage ce que le groupe attend du projet)
- Choisir des indicateurs simples, définis par les participants et qui ont du sens pour eux (pour faciliter l’appropriation des résultats)
- Renseigner les indicateurs et mesurer l’atteinte des objectifs :
- Chacun renseigne les indicateurs sur une application en ligne
- Les résultats sont discutés, indicateur par indicateur avec la participation d’un observateur extérieur :
- Y-a-t-il une évolution depuis le démarrage du projet ?
- Les résultats sont-ils atteints ?
- Sinon, pourquoi et comment faire mieux ?
Evaluation des gains en durabilité et en autonomie permis par les évolutions de pratiques et de système
Cf. CAPACCITA – travaux de Véronique Lucas
Pour accompagner le changement, il faut aussi pouvoir évaluer les gains, effets et impacts générés par les changements de pratiques :
- par rapport aux attentes des agriculteurs (gains réels d’autonomie)
- et par rapport aux attentes de la société :
- Pour prendre conscience que les changements de pratiques agricoles contribuant à l’autonomie peuvent également contribuer à la durabilité valorisée par la société et pouvoir les valoriser
- Pour dialoguer avec les autres acteurs du territoire, avec des financeurs, avec la société plus largement.
Le projet CAPACCITA a permis également l’expérimentation d’une grille d’évaluation de la durabilité des changements de pratiques agricoles.
A construire à partir des attentes des agriculteurs, mais pouvant aussi s’alimenter de grilles existantes d’évaluation de la durabilité (intégrant notamment les attentes de la société), une telle grille d’évaluation peut permettre d’apporter un regard sur l’intégralité du système et sur sa multi performance (à travers une approche multi critères) et d’évaluer des impacts positifs, mais aussi négatifs.
Grille d’évaluation multicritères de la durabilité de pratiques – Quelques exemples
Critères | Indicateurs d’évaluation de la durabilité (à étayer, décliner ensuite en données mobilisables, modalités d’évaluation…) |
---|---|
Autonomie technique | Moindre ou pas de recours à l’achat d’engrais (azotés)Moindre ou pas de recours à l’achat d’aliments protéiques (fourrages et concentrés)… |
Autonomie décisionnelle | Types et diversité des sources d’information (techniques ou autre)… |
Autonomie économique et financière | Diversification des débouchés (pour les produits agricoles)… |
Autonomie territoriale | Mutualisation d’équipements… |
Autres aspects sociaux | Variation de la charge temporelle perçue induite par la nouvelle pratique |
Pratiques agricoles atténuant les impacts environnementaux | Introduction de légumineuses sur l’exploitation. Variation de la quantité d’engrais azoté utilisée (ACCIT). |
Quelle utilisation possible de cette grille d’évaluation et méthode de visualisation par des animateurs ?
- Accompagner la construction d’une grille d’évaluation du gain d’autonomie permis par les changement de pratiques, à partir des attentes des agriculteurs (cf. quête d’autonomie) et en s’alimentant d’indicateurs repérés dans des travaux scientifiques.
- Animer un dialogue entre agriculteurs d’un collectif :
- Définir une grille d’évaluation commune de l’autonomie dans le cadre d’un projet collectif
- Échanger sur les effets positifs / négatifs démontrés par l’évaluation, les marges de progrès, les leviers (à l’échelle individuelle et collective)
- Aider le groupe à prêter attention aux indicateurs de durabilité valorisés par la société et accompagner le dialogue avec d’autres acteurs du territoire sur la base des indicateurs et des résultats de l’évaluation.
Evaluation de la triple performance des démarches collectives à la base de légumineuses fourragère, pas si facile !
Eléments d’analyse proposés par Véronique Lucas à partir de ses travaux de thèse lors de la journée Luz’Co du 30/01/2018
De manière transversale, il est difficile d’évaluer les impacts sur la multi performance à l’échelle d’un collectif.
- Il faudrait pouvoir conduire une évaluation consolidée de l’ensemble du groupe. Il convient de se demander par rapport à quoi évaluer :
- par rapport à une situation antérieure sur la même exploitation ? Souvent des changements sont intervenus dans la structure en cours de route ou autres dimensions du système qui ont changé aussi, ce qui rend délicate l’identification et la caractérisation d’une situation antérieure pertinente pour l’évaluation.
- par rapport aux autres exploitations du territoire ? Mais quels autres exploitations du territoire et à quel titre les retenir ?
- Beaucoup de changements récents demandent du temps pour être affinés : des agriculteurs s’estiment en transition et considèrent que ce n’est pas encore le moment d’évaluer le système qui n’est pas encore abouti
Une évaluation solide de la multi performance de ces changements à l’échelle d’un collectif nécessiterait donc un appareillage méthodologique lourd pour prendre en compte toute cette complexité, et d’avoir suffisamment de temps de recul.
→ difficulté à conduire une évaluation de la multi performance des collectifs construite et conduite de manière externe aux collectifs eux-mêmes
→ d’où l’intérêt de s’appuyer sur des démarches participatives (comme l’ont fait TRAME et la FRGEDA [renvoi au paragraphe dédié]) à partir des critères choisis par les membres du groupes (croisant avec les attentes de la société, des partenaires), d’indicateurs dont ils disposent ou peuvent facilement disposer (tout au long du projet) et conduite avec eux.
Evaluation de projet
Cadre méthodologique proposé par O.Ducourtieux et H.Cochet de UFR Agriculture comparée.
Un projet de développement agricole a pour finalité de lever des contraintes ou d’exploiter des opportunités identifiées lors de la phase de diagnostic de l’agriculture du périmètre d’étude (parcelle->territoire). Son évaluation repose sur la comparaison de la situation « avec projet » par rapport à la situation « sans projet ». Elle comporte 3 phases :
- Formulation du projet : détailler l’ensemble des acteurs économiques impliqués dans l’opération, définir et quantifier les actions proposées (localisation, dimensionnement, caractérisation technique), et les investissements nécessaires ;
- Evaluation du point de vue de l’investisseur : il s’agit de mesurer les effets attendus du projet sur les acteurs le mettant en œuvre (agriculteur, groupement d’agriculteurs, pouvoirs publics, etc.) – cette évaluation se doit d’être multicritère (économique, environnementale et sociale) ;
- Evaluation du point de vue de la collectivité : il s’agit de mesurer l’ensemble des effets directs (concernant les acteurs économiques mettant en œuvre le projet) et indirects (concernant les agents économiques en amont et en aval du projet) du projet à l’échelle de la collectivité (entité géographique qui peut être déterminée comme étant le périmètre au-delà duquel le projet n’a pas d’impacts) – cette évaluation se doit d’être multicritères (économique, environnementale et sociale).
Plus d’information sur l’évaluation de projet
Témoignages
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